Depuis qu'il l'avait rencontré lors du banquet annuel, Tekoa n'arrêtait pas de penser à la jeune reine de l'Atlantide. Elle avait beau sembler jeune et ne pas être très grande, elle dégageait une classe et une déterminations incroyables. Tekoa avait rarement vu ça chez une femme et il devait l'avouer, il était assez impressionné. Elle lui rappelait beaucoup Pocahontas, la seule femme qu'il avait jamais aimé et la seule indienne assez forte pour tenir tête à son père - et depuis peu - à son chef, Tekoa. En même temps, leur tribu conservait un mode de fonctionnement assez traditionnel. Voire carrément traditionnel. Tekoa ne s'en cachait pas et n'avait pas honte de le dire: pour lui, les femmes étaient faîtes pour s'occuper des enfants et gérer les provisions. Enfin, il n'avait rien contre le fait de leur donner plus de responsabilités, il considérait juste que la plupart des femmes n'avait pas le cran et la force nécessaires pour le faire.
Toutes ses pensées s'agitaient alors qu'il quittait le camp et traversait la forêt pour rejoindre le point de rendez-vous dont il avait convenu avec Kida. Ils partageaient visiblement les mêmes idées au sujet des sorciers et si seuls, ils n'étaient pas assez puissants, à eux deux, ils pouvaient faire trembler le continent. Ou du moins, ils pouvaient leur rappeler leur existence et revendiquer les droits qu'on leur déniaient.
Il atteint la lagune très rapidement. Cette île, il la connaissait par coeur, il aurait presque pu vous décrire la forêt arbre par arbre. Il s'avança et se posta face à la mer, le regard perdu à l'horizon. Il n'y avait rien de tel pour lui que ces moments où il pouvait juste profiter de la nature. Mine de rien, il n'en avait plus tellement le temps, il avait beaucoup trop de responsabilités. Récemment, il avait encore eu à gérer les frasques de Pocahontas. Il soupira. Pourquoi ne pouvait-elle pas accepter qu'il était le chef désormais ? Tekoa pouvait lui offrir tout ce dont elle rêvait, pourquoi ne s'en rendait-elle pas compte ? Comme toujours, ses pensées revenaient en permanence à cette femme trop indépendante pour s'attacher. Il déglutit et s'assit dans le sable. Tant pis. Il prendrait sur lui autant de temps qu'il le faudrait. Peut-être finirait-elle par changer d'avis sur lui.
Absorbé de la sorte par ses idées, Tekoa ferma les yeux. Il respira à fond et profita du fait d'être seul sur cette lagune, complètement coupé du monde et de tous les problèmes qui allaient avec.