Un flash vert. Des rires moqueurs. Deux corps qui tombent dans un bruit sourd. Une enfant, spectatrice, apeurée. Le meurtrier regarde l’enfant, on l’acclame « Mor’du ! Mor’du ! Mor’du ! ». Je me souviendrais à jamais de ce jour. Ce funeste jour gravé dans ma mémoire et mon cœur. Mon père s’était dressé devant ce Mangemort, il s’était dressé fièrement. Et il est mort. Ma mère a hurlé, elle s’est jeté sur moi pour empêché le sort de tomber sur moi et est tombée à son tour. Mor’du avait hurlé et m’avait ensuite regardé d’un œil mauvais. Il a toujours voulu avoir maman et n’a jamais supporté de ne pas l’avoir. Il voulait me tuer, il en était devenu fou. J’ai pris la baguette de ma mère et il m’a regardé, un rictus mauvais est apparu sur son visage. Sa voix rauque « Que vas-tu faire petit enfant ? Tu vas essayer de me tuer ?  AHAHAHAHAHAHA !!! ». Son rire explosa dans la maison, ses hommes ont hurlé de rire et mon cœur a explosé. Fermant les yeux, serrant des dents, j’ai secoué de toutes mes forces et quelque chose est sortie de la baguette, bondissant, virevoltant, bondissant de mur en mur telle une balle rebondissante et j’ai lâché la baguette, surprise. Je me suis précipitée à l’extérieur de la maison et j’ai couru. La chaumière de mes parents était en lisière de la forêt, j’étais en robe et pieds nus. J’ai couru, loin. A perdre haleine. Loin derrière, des cris haineux, et on a hurlé « Trouvez la moi et tuez la moi ! ». Pleurant à chaudes larmes, la peur au ventre, j’ai continué à courir, avant de tomber à plat ventre, trébuchant sur une racine. J’avais peur, la mort me guettait, c’est alors qu’une flamme bleue est apparue, une petite flamme toute mignonne, mes yeux gris se sont posés sur elle et d’un sourire, elle disparue pour apparaître plus loin, m’encourageant à me relever, séchant mes larmes, je me suis relevée, le sourire aux lèvres : un feu follet. Pleine de courage et d’espoir, mes yeux ont virés vert et je me suis mise à suivre ce feu follet qui disparaissait et apparaissait, m’aidant à fuir Mor’du et ses complices. Au loin, la chaumière de ma Grams, en pleine forêt, s’était dressée devant moi, le cœur rempli d’espoir et de joie, je m’étais précipitée. Hors, Mor’du est apparut devant moi, le regard fier et menaçant « Je vais enfin pouvoir te tuer … ou te garder en vie, mais … tu me rappellerais trop elle. Tu vois, si elle était venue, jamais tout cela ne se serait passé. Bon, tu ne serais pas née, ou sous une autre forme … elle n’aurait JAMAIS du tomber amoureuse de ton abruti de père. Elle est morte pour rien », « Laisse ma petite fille Mor’du ! ». Une vieille femme se dressa près de sa chaumière : Grand-Mère ! « Et tu ferais quoi hein ? Vieille folle !! Avada Kedavra !!!! ». Un sort vert se précipita vers ma Grams, j’ai hurlé de terreur, mon corps entier tremblait, mes poils se sont hérissaient et j’avais la chair de poule complètement terrifiée. Mes cheveux ont viré blanc, mon corps s’est ternis et mes yeux ont virés au gris. Mais le sort vert n’a pas touché Grams, il s’est envolé. Elle a marmonné quelque chose, Mor’du s’est pétrifié d’un seul coup et il a hurlé de douleur. Le sortilège d’endoloris ? Non. Je ne sais pas quel sort elle a utilisé mais, Grams pouvait être flippante à ses heures. « Touche à ma petite fille et les sortilèges interdits seront de doux chants face à ce que je te ferais subir ! Mais j’ai beaucoup mieux … Blue vient vers moi ». Elle a dès lors fait subir à mes bourreaux le sort de l’oubli pour ensuite les renvoyer. J’ai alors regardé ma Grams en larmes « La ba … la ba … la baguette … de maman … je l’ai laissé … derrière moi » avais je dis, avant de m’effondrer dans les bras de Grams.

J’ai toujours été métamorphage. De ma naissance à aujourd’hui. Toujours. Au début, je laissais mes émotions dominer mes métamorphoses, avant de devoir contrôler tout ça, car Grams avait rapidement deviné mes émotions. Oui, c’était assez fun de vivre dans le cottage de Grams, a courir, les pieds salis par la boue, les cheveux en vrac et rempli de tiges et de feuilles. Grams riait beaucoup de mes bêtises, mais j’étais très heureuse. Nous avons vendu la chaumière de mes parents, j’ai gardé les bijoux de maman et les photos de famille, gardant précieusement son collier celte qu’elle aimait porter. J’avais 8 ans quand mes parents ont été tués. Grand-Mère m’a élevé jusqu’à ce qu’une lettre fut envoyée à la maison, vers mes 11 ans, une lettre de Poudlard. J’ai été très heureuse de partir là-bas, je me souviens, mes cheveux ont viré arc-en-ciel et sur le quai 9¾, ils ont viré blond vénitien, c’était assez drôle. J’ai beaucoup aimé vivre à Poudlard, être dans cette école. Je me souviendrais toujours de ma balade sur le bateau en allant vers Poudlard, j’ai mis ma tête dans l’eau, appuyée à la barque pour regarder les habitants. Les élèves ont crié d’effroi et m’ont tiré sur le bateau, je les ai regardé avec un air interrogateur, haussant mes épaules, mes cheveux ont viré au bleu et un enfant a crié : « AAAAAAH UNE METAMORPHAGE !!!!! » j’ai haussé les épaules et pendant tout le voyage, je me suis mise à changer les parties de mon visage, enchaînant fous rires sur fous rires.

Pendant 3 ans, j’étais connue pour être la fofolle de service, mais aussi la sorcière la plus étrange. Une rêveuse sans faille, une qui se traine hors de son lit et une qui parle assez rapidement. Je n’avais pas spécialement d’amis et je m’en portais pas plus mal. Les Serpentards eux-mêmes hésitaient à m’embêter, je leur faisais un peu peur. Disons que ceux qui s’aventurer à vouloir me brimer, se prenaient des vents, ou alors, je leur faisais peur en changeant mon corps de manière à ressembler à un horrible fantôme : résultat ? Ils courraient tous en hurlant de frayeur. En cours, on pensait que j’allais être un cancre, mais j’arrivais toujours à avoir de bonnes notes. Et pourtant, je flemmardais souvent pour travailler. On ne savait jamais où je me planquais : et je me planquais souvent sur le toit du château, quand il faisait chaud, ou dans un coin oublié de la bibliothèque. J’avais toujours des planques … surtout dans la Salle sur Demande. Je l’aime beaucoup cette salle.

Et puis, un jour, alors que j’étais chez moi, Grams m’a regardé et m’a demandé de m’assoir. « Blueberry, Pantalaimonia, Azalya, Melusine, Charlotte, Morgana Wisp. Tu portes les prénoms de chaque grandes sorcières de notre famille. Tu te souviens d’Elinore ? Notre famille a toujours été très proche de sa famille. Nous sommes en quelques sortes, leur conseillère ». Elle m’expliqua l’histoire de la famille d’Elinore, leur malédiction, qu’Elinore devienne une ourse. C’est à ce moment précis qu’elle m’a fait part dans une quête : protéger et veiller sur Merida, la fille d’Elinore. J’aurais pu être ravie ou en colère. Mais … je m’en fichais pas mal en réalité. Grams m’a regardé, m’expliqua à quel point c’était important. J’ai alors hoché la tête. Et au retour de Poudlard, j’ai rapidement reconnu cette frimousse rousse qui est partie à Gryffondor. Je trouvais inapproprié d’aller la voir genre « hey salut je suis ta conseillère bien ou bien ? », je me suis résignée à l’observer de loin et à l’apprécier de loin. J’aurais voulu avoir une petite sœur comme elle ou qu’elle soit devenue rapidement une amie, mais nous n’avons jamais eu le cas et si le cas se présentait, je m’enfuyais assez rapidement, car je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Alors que je suis la personne la plus bavarde au monde, ou pas du tout. Je suis assez contradictoire. Je ne suis pas timide, mais je me suis dite que le moment n’était probablement pas choisi, alors, j’ai continué à vivre de mon côté. Plus je grandissais, plus j’étais dans mon univers, riant, hurlant, apprenant, faisant la folle, sautant, courant, plongeant dans le lac … victime de somnambulisme et d’insomnie, j’avais souvent des heures de colles, et j’adorais être avec le gardien de la Forêt Interdite à observer ses habitants, sa végétation, j’aimais beaucoup apprendre à ses côtés.

Aujourd’hui, je suis devenue une adulte responsable qui continue à gambadais dans la forêt interdite … je suis toujours cette Blue qu’on surnomme Bleu, cette folle qu’on arrive pas à cerner, cette pacifiste qui ose crier quand il le faut … ce feu follet qu’on n’ose pas approcher.