Tu es saoul Ethan. La bouteille à la main, tu essayes d’en boire encore mais il n’y a plus que la dernière goute qui tombe sur ta langue. Tu es pitoyable. Tu balances cet ustensile qui t’es maintenant inutile une fois vide au large. Tu entends le petit bruit qu’il fait en tombant dans l’eau mais tu ne réagis pas. Ton regard se pose sur le large, tu admires le ciel et ses couleurs, tu respires l’air marin et écoutes le doux chant de la mer. Les vagues qui s’écrasent sur la plage, les mouettes qui hurlent à tout va et … des enfants. Oui, tu les entends, il y a la foule, le bruissement si désagréable de ce groupe qui se tient non loin de toi. Alors, tu replaces tes lunettes de soleil sur son nez et te lèves avec toute la difficulté du monde. Tu as du tomber une ou deux fois avant de réellement parvenir à rester droit. Et finalement, lorsque l’équilibre s’était imposé sur toi, tu avais commencé ta marche lente et irrégulière vers la source du bruit. Par Merlin, pourquoi avais-tu choisis de boire autant ?! Peut-être que tu en avais envie, peut-être que comme d’habitude tu préférais rester dans un état qui ne te ressemblait plus. Tu fuis la réalité en te noyant dans l’alcool. Tu te moques du regard des autres, tu te moques de tout le monde. Tu n’as plus personne et ça tu le sais. Ta famille, ton fils et elle-même, tu as tout laissé tomber alors que tu savais que tu n’aurais pas du. Tu étais trop effrayé par la crainte que tu as pris tes jambes à ton coup. Tu as exploré l’Europe, tel un clochard tu te baladais dans les rues sous le regard désolé de certaines personnes ou en restant invisible pour le reste du monde. Et aujourd’hui, seule ta fortune a changé. Te voilà riche héritier des possessions des Tramp, mais ton état physique comme mental n’en est pas moins différent.

Et finalement, de retour à la réalité, tu découvres ces attroupements d’élèves. Tu vois le Jolly Roger, célèbre bateau de Poudlard et malgré l’état plus que médiocre de ton cerveau, tu arrives à comprendre que Elias a décidé d’emmener tout le monde en voyage. Alors, il s’est passé sûrement quelque chose de grave, quelque chose qui aurait dû être atroce. Peut-être était-ce pour se racheter de ne pas leur avoir offert de vacances, de les avoir enfermés pour les vacances de Noël du fait de cette quarantaine ? Peut-être ou peut-être pas. A vrai dire, tu es trop saoul pour essayer de réfléchir comme ça. Alors tu as agi, sans prendre conscience des avertissements que te donnait ton cerveau, tu as embarqué sur le navire. Sans aucune affaire, tu es monté et tu t’es installé à côté de la rambarde pour pouvoir laisser sortir la bile de ton corps par dessus. Ce n’était sûrement pas autorisé de se montrer ainsi devant des enfants, mais tu n’avais pas trop l’esprit à penser ainsi. Tu as juste vomi, comme un ivrogne ou comme un clochard. Et tu t’es effondré de sommeil, contre le bois dur de la coque tu as laissé tes yeux se fermer pour t’emporter dans un monde où tout était soit plus noir soit plus rose.

Quand tu avais rouvert les yeux, tu les avais plissés, éblouis par la lumière du soleil. Tes lunettes de soleil avaient beau se tenir sur ton nez, tu souffrais toujours. Ton crâne te semblait être sur le point d’exploser si bien qu’une simple et horrible grimace avait été ton premier geste. Tu avais tendu l’oreille néanmoins et n’avait entendu aucun autre bruit si ce n’est celui d’une forêt. Tu avais réussi à te mettre sur tes deux pieds et avais découvert la vue magnifique de Neverland. Le sourire aux lèvres, la joie remplaçant la gueule de bois, tu avais décidé d’y faire un tour. Trouver un petit coin d’eau peut-être, s’hydrater avant de vouloir s’arracher la tête. Alors tu avais sauté le pas, commençant une simple randonné dans les bois de cette île magique. Mais sans sens de l’orientation, tu avais eu un mal fou à t’y retrouver. Entre la feuille verte à droite et la feuille verte à gauche, tu ne savais plus d’où tu venais ni où tu allais. Tu avais donc continué ta route, espérant tomber dans un endroit qui serait un peu plus calme. Mais tu n’avais pas fait attention à ce qui se cachait sous tes pieds à savoir : rien. D’un faux pas, tu avais glissé la petite côte sur les fesses en laissant échapper un cri de surprise. Dans ta chute, tu avais entrainé quelqu’un, mais l’inattendu de l’instant était bien trop important pour que tu te décides à faire les présentations.
Puis, vous vous étiez arrêtés. Tu avais réussi à te mettre sur tes fesses, essayant d’arranger tes habits pleins de terre et de feuilles mortes. Tu avais porté un regard sur la personne qui avait été entrainée dans ta chute et à ton plus grand désespoir c’était quelqu’un que tu connaissais. Malheureusement pour toi, s’il y avait bien une personne que tu n’avais pas envie de voir aujourd’hui c’était bien lui, Sirius Khan. Trop Mangemort pour toi, trop sang-pur à ton gout. Si ton père aurait voulu que tu ressembles à quelqu’un ça aurait été à lui. Alors, comme à ton habitude, tu n’avais pas laissé la colère te conquérir, tu avais laissé ton attitude sarcastique prendre le dessus. « Alors Sirius, tu ne tiens plus sur tes pattes ? » C’était bien à toi de dire ça ! C’était toi qui l’avait bousculé !